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Ostéotomies de réalignement

Varus et Valgus – définitions

Classiquement, nous avons  » des jambes droites « , c’est à dire que l’axe mécanique du membre inférieur,  qui va du centre de la hanche au centre de la cheville, passe par le centre du genou. En d’autres termes, les centres de ces 3 articulations sont alignés sur une même droite.

Lorsque ceci n’est pas respecté, cet axe mécanique passe préférentiellement d’un côté ou de l’autre du genou (en interne ou en externe), ce qui entraine plus de contraintes mécaniques (de poids) de ce côté, qui peut voir son cartilage s’user d’avantage. Plus ce cartilage s’use, plus cela accentue la déformation (en varus ou en valgus), ce qui accentue encore les contraintes du côté usé. C’est un véritable cercle vicieux qui s’installe.

Lorsqu’on a les jambes arquées, en ( ), ce qu’on appelle un Genu Varum, c’est la partie interne des genoux qui supporte d’avantage de poids, et donc qui est plus susceptible de s’abîmer.

Lorsqu’on a les jambes en X, ce qu’on appelle un Genu Valgum, c’est la partie externe des genoux qui supporte d’avantage notre poids,  et donc qui est plus susceptible de s’abîmer.

Ces morphologies (Genu Varum et Genu Valgum) sont en général « congénitales »; c’est notre patrimoine génétique qui détermine notre croissance et notre morphologie, avec bien entendu un caractère héréditaire. Parfois cette morphologie est acquise, secondairement à une fracture du fémur ou du tibia qui a consolidé « de travers », c’est à dire sans que l’alignement ne soit parfaitement respecté.

 

Ostéotomie tibiale de valgisation
Ostéotomie Tibiale de Valgisation par ouverture interne
Osteotomie Genou

Ostéotomies

Les déformations, durant la croissance de l’enfant ou de l’adolescent, peuvent être corrigées par une « petite intervention », appelée épiphysiodèse. Elle consiste à bloquer la croissance de l’os du côté de la convexité. La croissance se poursuivant du côté de la concavité, l’os se « redresse » progressivement.

Chez l’adulte, comme on ne peut plus compter sur une récupération par la croissance osseuse, il nous faut corriger la déformation (varus ou valgus), pour obtenir un axe mécanique qui passe par les 3 centres articulaires (hanche – genou et cheville), par une intervention plus conséquente appelée ostéotomie. Elle consiste à réaliser une découpe osseuse, corriger l’axe comme souhaité, puis fixer cette correction au moyen d’une plaque vissée dans l’attente de la consolidation osseuse.

Dans le Genu Varum, c’est donc la partie interne du genou qui souffre. Cette morphologie s’observe plus volontiers chez l’homme que chez la femme. Pour corriger cette morphologie, on réalise l’ostéotomie correctrice au niveau du tibia, juste sous le genou. C’est ce qu’on appelle une Ostéotomie Tibiale de Valgisation.

Dans le Genu Valgum, c’est donc la partie externe du genou qui souffre. Cette morphologie s’observe plus volontiers chez la femme que chez l’homme. Pour corriger cette morphologie, on réalise l’ostéotomie correctrice au niveau du fémur, juste au-dessus du genou. C’est ce qu’on appelle une Ostéotomie Fémorale de Varisation.

Ces interventions ont pour but de ralentir les processus d’usure articulaire, sans pour autant les stopper systématiquement. Elles permettent de retarder l’échéance d’une pose de prothèse, en moyenne d’une dizaine d’années. On les réserve aux patients qui n’ont pas atteint 60 ans le plus souvent.

Avant l’intervention

  • Le bilan radiologique , qui a mené à poser l’indication d’ostéotomie, aura déjà été réalisé : radiographies avec pangonométrie (ou axiométrie : radiographie de toute la hauteur des membres inférieurs pour mesurer les axes) et arthroscanner du genou douloureux.
  • Une visite pré-opératoire en anesthésie sera réalisée, dans le mois qui précède l’intervention, avec un bilan sanguin.
  • Il vous faudra vous procurer des béquilles, des bas de contention et une attelle pourvue d’un système de réfrigération (cryothérapie). Médicaments antidouleurs, anticoagulants et produits pour soins de plaie vous seront prescrits.
  • Il vous faudra vous raser le membre inférieur concerné, depuis la cuisse jusqu’au pied, quelques jours avant l’intervention et prendre une douche avec un savon antiseptique la veille et le matin même du jour de l’intervention.

Après l’intervention

  • Le genou est rapidement mobilisé sur arthromoteur. Des exercices sont entrepris pour activer les muscles.
  • La marche s’effectue dès le lendemain, sous couvert de l’attelle (genouillère) et de béquilles, le pied pouvant être posé au sol mais sans charge (« appui contact »), ceci durant un mois, dans l’attente que le processus de consolidation osseuse s’enclenche.
  • L’hospitalisation dure 2 à 3 jours.
  • De retour au domicile, la rééducation se poursuit, avec le port de l’attelle entre les séances. L’appui sera entrepris après 1 mois (après avoir réalisé une radiographie de contrôle) et sera progressif sur le mois qui suit. L’usage des 2 béquilles durera donc 2 mois environ.
  • Des contrôles radiologiques sont réalisés toutes les 6 semaines environ, jusqu’au 6ème mois, pour s’assurer de la bonne consolidation osseuse.

Un retrait du matériel d’ostéosynthèse (plaque vissée) est à prévoir, après 1 1/2 an – 2 ans environ

Rééducation après Intervention du genou

Les complications possibles

Comme toute chirurgie, des complications sont possibles : 

  • Lésion d’une structure neurologique ou vasculaire.
  • Infection du site opératoire.
  • Phlébite (ou thrombose veineuse) +/- embolie pulmonaire.
  • Hypo- ou hypercorrection : la correction peut ne pas être suffisante, n’apportant pas le bénéfice escompté. A l’inverse, une correction excessive peut entrainer une usure prématurée du compartiment fémoro-tibial opposé.
  • Pseudarthrose : comme en cas de fracture d’un os, l’ostéotomie peut ne pas consolider. C’est ce qu’on appelle une pseudarthrose. Des douleurs persistent dans la zone opérée et les radiographies ne démontrent pas le processus de consolidation attendu. Une réintervention est alors requise pour stimuler la consolidation en y apposant une greffe osseuse (os prélevé au niveau du bassin du patient).